LE SECRET DES PERSONNES QUI N’ONT JAMAIS DE BRONCHITE

Retranscription de La Lettre Santé Nature Innovation par Jean-Marc Dupuis

Le stress favorise la bronchite

Au fin fond de vos poumons se trouvent des « alvéoles pulmonaires ». C’est là qu’arrive l’air que vous respirez après être passé par votre nez, votre gorge, vos bronches et vos bronchioles.

C’est à cet endroit que se font les échanges gazeux : l’oxygène entre dans le sang, le dioxyde de carbone (CO2) est évacué.

Ces alvéoles sont très précieuses et très nombreuses. Mais elles sont petites, fragiles, et leur seule protection contre les allergènes, les irritants, les polluants, les bactéries, est une fine couche de mucus qui les recouvre.

Le stress met vos alvéoles en danger

Le mucus est une substance humide, visqueuse, translucide, qui protège vos alvéoles.

Mais en cas de stress, vos bronches se dilatent. Le stress est en effet une réaction de survie. Lorsque notre vie est en danger, les poumons doivent être capables d’absorber l’oxygène et rejeter le CO2 d’une manière accélérée.

L’air arrive en masse dans vos alvéoles qui se dessèchent comme un gazon verdoyant sous le vent chaud du désert.

Les personnes stressées ont donc, bien plus que les autres, une tendance aux infections pulmonaires en hiver (bronchites, toux).

Heureusement, il existe des substances végétales

 

(issues de plantes) protectrices qui renforcent le mucus. Ce sont des substances qui vont naturellement se loger dans nos alvéoles et améliorer les qualités protectrices du mucus.

Cela semble presque incroyable, et pourtant c’est vrai.
L’ail en est un exemple. Il contient de l’allicine, un puissant agent anti-bactérien et anti-fongique, c’est-à-dire qu’il tue les champignons sources de maladies. L’allicine est même étudiée en hôpital pour lutter contre le terriblestaphylocoque doré résistant aux antibiotiques (MRSA) [1].

On pense que sa puissance s’est développée pour protéger la plante contre certaines maladies et certains prédateurs.

Lorsque vous mangez de l’ail, l’allicine est assimilée dans les intestins puis rejoint, transportée par le sang, les alvéoles.

On imagine souvent que l’odeur de l’ail provient de la bouche mais, pas du tout. Les arômes de l’ail qui donnent une odeur de l’haleine arrivent des alvéoles des poumons !

C’est pourquoi manger un chewing-gum à la menthe ne fera que masquer le problème provisoirement sans le régler.

Manger de l’ail contribue donc à améliorer la qualité de votre mucus et donc votre résistance aux bronchites. Il faut manger une gousse tous les jours, finement tranchée et exposée à l’air libre pendant 10 minutes pour libérer l’allicine.

En en mangeant le soir, vous n’aurez normalement plus d’odeur d’haleine le matin.

La plante méditerranéenne à grand succès

Une autre plante qui joue ce rôle de protection des alvéoles est le thym. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard sans doute si l’ail et le thym font partie de tant de plats de l’alimentation méditerranéenne, connue pour être protectrice contre les maladies cardiaques et le cancer.

Les constituants du thym (Thymus vulgaris) forment une huile essentielle qui a de grandes affinités pour la sphère pulmonaire. Après ingestion, ces huiles passent dans le sang en circulation générale, et se retrouvent, comme l’ail, excrétées par les alvéoles pulmonaires. Elles y facilitent la production d’un mucus de qualité et agissent comme antibactérien et désinfectant.

Pour profiter au maximum de l’effet protecteur du thym sur les poumons, placez au fond d’une tasse une cuillère à café de feuilles de thym sèches, ou quelques branchettes de thym frais.
Faites bouillir de l’eau dans une bouilloire, puis laissez-là reposer une ou deux minutes. Versez ensuite l’eau chaude dans la tasse et couvrez immédiatement à l’aide d’une assiette.

Ne laissez pas trop infuser les feuilles, en particulier si la tasse contient aussi des branchettes, sous peine de donner à l’infusion un goût amer et astringent. Les huiles essentielles sont extraites très rapidement par l’eau chaude. Laissez infuser 2 à 3 minutes, puis filtrez.

Rajoutez si vous le désirez un peu de miel, qui fournira un effet désinfectant supplémentaire, et buvez bien chaud.

Quand l’infection se déclenche

L’ail et l’infusion de thym, consommés quotidiennement pendant les mois d’hiver, vous protégeront même si vous êtes très stressé.

Toutefois, si vous sentez poindre malgré tout la maladie (irritation des poumons, sensibilité annonciatrice d’une bronchite), ne perdez pas de temps et dopez votre système immunitaire.

Normalement, si vous suivez mes conseils, vous prenez déjà de la vitamine D3 qui est le plus important complément alimentaire à prendre, de façon à avoir en permanence autour de 50 microgrammes par mL de vitamine D. Pour cela, la plupart d’entre nous doivent en prendre 1500 à 2000 UI par jour mais un dosage sanguin annuel de vitamine D est nécessaire.

Mais si une infection débute malgré tout, boostez donc votre système immunitaire avec de l’échinacée. L’Agence européenne du médicament considère comme « bien établi » son usage dans la prévention et le traitement des infections hivernales.

L’échinacée doit se prendre à intervalles réguliers pendant la journée. La forme idéale est l’alcoolature. La forme glycérinée peut aussi être utilisée pour ceux qui veulent éviter l’alcool.

Pour un adulte, prenez une cuillère à café d’échinacée dans un peu d’eau toutes les trois heures, pour une prise totale de 5 cuillères à café pour jour. Continuez ce rythme jusqu’à la fin de l’infection. Notez bien que si elle est sous-dosée, l’échinacée ne sera pas efficace.

Quand la toux sèche démarre

Si vous avez déjà la toux sèche qui s’est déclenchée (première phase de la bronchite), il faut agir de manière plus vigoureuse :

Préparez une grande tasse (300 ml d’eau) de l’infusion suivante, deux fois par jour : 1 cuillère à soupe de feuilles de plantain lancéolé (Plantago lanceolata), 1 cuillère à soupe de fleurs de bouillon-blanc (Verbascum thapsus), 1 cuillère à café de racines de réglisse (Glycyrrhiza glabra), 1 cuillère à café de thym. Laissez infuser à couvert pendant 10 minutes, filtrez et buvez une ou deux gorgée de temps en temps, chaud ou froid.

Quand la toux devient grasse

Dès que la toux devient grasse, il faut basculer sur des plantes ayant une action désinfectante pour les bronches et mucolytique (qui liquéfie le mucus).

En effet, vos poumons vont commencer à produire une grande quantité de mucus. Il faut s’assurer qu’il reste fluide et qu’il soit expectoré efficacement. Sinon, le mucus a tendance à s’épaissir, et est de plus en plus difficile à expulser, réduisant le diamètre effectif des bronches et rendant la respiration difficile.
Dans cette phase, la plante nous fournissant l’action la plus intéressante est la grande aunée, ou Inula helenium. Faites la préparation suivante, 3 fois par jour : placez un demi litre d’eau froide dans une casserole. Rajoutez 2 cuillères à soupe de racine de grande aunée et 1 cuillère à café de racines de réglisse. Faites chauffer doucement à couvert. Une fois que l’eau frémit, baissez le gaz et laissez frémir pendant 10 minutes, toujours à couvert. Coupez le gaz, soulevez le couvercle et 1 rajoutez cuillère à café de thym dans le liquide chaud. Replacez le couvercle et laissez reposer 10 minutes. Filtrez et buvez chaud.

Si vous êtes au travail, préparez cette décoction le matin dans un litre d’eau (4 cuillères à soupe de racines de grande aunée, 2 cuillères à café de racines de réglisse, et 2 cuillère à café de thym). Placez-la dans un thermos, et buvez-en une petite tasse régulièrement pendant la journée.

Pour accélérer la guérison

Si vous sentez que vos poumons sont pris par le mucus (toux très grasse), passez aux plantes expectorantes. Certaines sont classifiées comme « expectorantes stimulantes », c’est-à-dire qu’elles accentuent le réflexe de toux afin d’expulser le mucus. Ces plantes contiennent en général des saponines, qui sont à l’origine de cette stimulation.
Attention, comme le disait le fameux phytothérapeute Allemand Rudolf Weiss (6), ce serait une erreur que de prendre ces plantes pendant la phase aigüe d’une bronchite, car ils pourraient créer une surstimulation du réflexe de toux et aggraver l’inflammation. Par contre, vers la fin de l’infection, les poumons sont parfois épuisés, et ont du mal à évacuer le mucus, qui commence à s’épaissir. C’est à ce moment là qu’il faut faire appel aux expectorantes stimulantes, afin d’éviter une rechute. Buvez l’une des deux préparations suivantes 2 à 3 fois par jour.

  • La primevère officinale (Primula veris) : une cuillère à café de racines pour une tasse. Laissez décocter à feu doux pendant 5 minutes puis laissez reposer encore 10 minutes avant de passer et de boire.
  • La saponaire (Saponaria officinalis) : décoctez ½ cuillère à café des racines pour une tasse, laissez frémir à couvert pendant 5 minutes puis laissez reposer encore 10 minutes avant de passer et de boire. Attention, si vous la laissez reposer trop longtemps elle peut provoquer des sécheresses de la bouche ;
  • Le marrube (Marrubium vulgare), qui est difficile à boire en infusion, doit plutôt être préparé en sirop, très facile à trouver dans le commerce.

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